Éphémérides et Montées de lait.

dimanche, avril 23, 2006

Écrire avec un accent

Je vous recopie une partie d'un article dans Le Soleil de ce matin, à propos de la langue française. L'extrait provient de l'article "Écrire avec un accent", page C3.

Écrivain francophone, Alain Mabanckou. Très certainement. Chantre de la francophonie aussi. Mais pas à n'importe quel prix. "La francophonie est une parenté que nous avons grâce à la langue française, instrument commun de création, d'élocution. C'est ce qui a permis à certains Africains de se parler entre eux, parce qu'un Sénégalais et un Congolais ne se seraient jamais compris : ils ne parlent pas la même langue. Bref, la francophonie a fédéré des peuples, même si derrière, il y a d'autres conséquences historiques, comme la colonisation. Mais depuis longtemps, les Français n'ont plus le monopole de la langue française."

Qu'on se le tienne pour dit. "La langue française, aujourd'hui, se fait en périphérie. De la même façon que la langue anglaise et la littérature anglophone se font autour d'écrivains comme Salman Rushdie, Naipul, Zadie Smith, Edwidge Dandicat... Mais la France a toujours cette espèce de frilosité, veut toujours tout contrôler, veut toujours penser que la langue française est fabriquée et distribuée depuis l'Académie française. Rien de plus faux. Personne ne veut écouter les conseils de gens qui sont déconnectés de la réalité. La langue se promène, elle est dans les quartiers populaires à Abidjan, Brazzaville, Montréal..."

Alain Mabanckou croit dur comme fer qu'une langue se défend par la richesse de ses différentes textures, par la richesse de ses créations littéraires. Autrement dit, ce n'est pas sur la France qu'il faut compter selon lui pour contrer la montée de l'anglais dans le monde, mais sur la francophonie. "La France aligne des syndicats d'écrivains qui parlent de leur nombril, dans des livres qui s'autodétruisent à chaque rentrée littéraire. Le discours littéraire se trouve catapulté ailleurs, avec les Ahmadou Kourouma, Tahar Ben Jelloun, Amin Malouf... La grande conception du monde, aujourd'hui, en français, ne se fait plus en France, mais dans l'espace francophone."



Il est intéressant de noter, n'en déplaise au quelques français de France qui pourrais me lire, que la langue québecoise, par exemple, est doté de beaucoup moins d'angliscisme que le francais de France.

Remarquez cette expression: français de France. Lorsqu'on parle des français, on précise de où ils sont. Un Québecois de Québec est aussi un français, autant qu'un Martiniquais, ou un Congolais.

On ne dit pas la même chose pour la langue anglaise. On est British, American, Australian, Canadian. Ne dites surtout pas à un American from Texas, qu'il est English, il va vous tirer à la chevrotine.


Je devrais me lever de bonne heure plus souvent, ca me laisse le temp de lire mon journal et de pondre des articles sur mon blogue...

3 Comments:

  • Le français du Québec est peut-être doté de moins d'anglicismes que le français de France mais nous avons la particularité d'utiliser deux alphabets phonétiques, le français et l'anglais tandis que les Français "franciseront" spontanément les anglicismes.

    Comme nous sommes entourés par la culture anglophone, notre prononciation des anglicismes sera calquée sur les influences ambiantes.

    Là où sa connaissance phonologique de l'anglais permettra au Québécois de prononcer correctement le "the cat", un Français dira "ze cat".

    Voilà, je trouvais intéressant de constater que notre isolement linguistique nous faisait mettre les bouchées doubles d'un point de vue phonologique:o)

    By Blogger cellequijoue, at 3:27 p.m.  

  • C'est aussi pour cet élément que notre accent anglais est généralement pas trop mauvais, contraîrement à nos confrères européens.

    Mais il faut aussi ce poser la question suivante:

    Si nous utilisons 2 alphabets phonétiques, est-ce que ça veux dire que nous n'intégrons pas la langue anglaise au français?

    Je m'explique: Quand nous intégrons des éléments anglophone à notre vocabulaire, nous faisons l'effort de les prononcer correctement. Il y a donc une cassure linguistique. Nous de disons pas un anglicisme, nous parlons anglais.

    Anyway, it's a bit late pour élaborer des idées claires sur la linguistique.

    Je trouve cocasse que nous ayons eu des propos similaire dans nos blogues respectif aujourd'hui!

    By Blogger Ben, at 11:15 p.m.  

  • Dans le fond, on fait du "code-switching" de base. Le code-switching c'est la facilité avec laquelle un indivdu ou un groupe d'individu passe d'une langue (ou d'un accent) à l'autre dans une même phrase ou un même discours, sans que son interlocuteur ne s'y perde. Les gens qui vivent dans des villes frontalières comme Standsted (près de la frontière USA-Québec) ont tendance à faire du code-switching, ils commencent une phrase dans une langue et y intègre des expressions ou des bouts de l'autre langue naturellement.

    Au Québec, on est tellement habitué d'être en contact avec l'anglais qu'on n'éprouve aucune diffuclté à saisir le sens d'une phrase dans laquelle certaines expressions sont des mots anglais.

    Les Québecois, des "code-switcheur" (et là on peut rire du terme qui fit parfaitement avec le propos) de première classe!

    By Blogger cellequijoue, at 1:27 p.m.  

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